Le 23 février 2018, la Commission européenne accueille la Conférence internationale de haut niveau sur le Sahel à Bruxelles avec l’Union africaine, les Nations Unies et le groupe des pays du G5 Sahel pour renforcer le soutien international aux régions du G5 Sahel.
Pourquoi l’UE travaille-t-elle avec les « pays du G5 Sahel » en Afrique ?
Commission Européenne | Le partenariat de l’Union européenne avec les pays du G5 Sahe Le 23 février 2018, Conférence internationale de haut niveau sur le Sahel à Bruxelles avec l’Union africaine, les Nations Unies et le groupe des pays du G5 Sahel pour renforcer le soutien international aux régions du G5 Sahel.
En 2014, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger ont mis en place le groupe des pays du « G5 Sahel » pour accroitre la coopération entre ces pays en matière de sécurité notamment, et relever les défis majeurs auxquels ces pays sont confrontés.
Depuis, l’UE a intensifié sa coopération avec cette initiative dirigée par les 5 pays du G5 Sahel pour construire un partenariat solide sur de nombreux fronts: du dialogue politique au développement et au soutien humanitaire, en passant par le renforcement de la sécurité et la lutte contre la migration irrégulière.
La région du Sahel est confrontée à un certain nombre de défis urgents tels que l’extrême pauvreté, les crises alimentaires et nutritionnelles fréquentes, les conflits, les migrations irrégulières et la criminalité telle que la traite des êtres humains et le trafic de migrants.
L’extrémisme violent pose également de graves problèmes sécuritaires dans la région et a des répercussions potentielles en dehors de la région, y compris en Europe.
Quels sont les principaux domaines de soutien de l’UE aux pays du G5 Sahel ?
L’UE soutient désormais les pays du G5 Sahel sur trois axes principaux: Partenariat politique: l’UE est un partenaire politique important des pays du G5 Sahel et a régulièrement mis en place des dialogues « UE-G5 ».
La Haute Représentante/Vice-Présidente, Federica Mogherini, a tenu des réunions annuelles avec les ministres des affaires étrangères du G5 Sahel pour renforcer la coopération dans des domaines d’intérêt commun tels que la sécurité, la migration, le contre-terrorisme, l’emploi des jeunes, l’humanitaire et le développement à long terme. L’UE est également fortement engagée dans le processus de paix au Mali.
Aide au développement: l’UE, avec ses États membres, est le principal donateur de la région avec 8 milliards d’euros sur la période 2014-2020. L’UE utilise tous ses outils pour soutenir les efforts de développement dans la région, notamment le “Fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique”, grâce auquel 843 millions d’euros ont été jusqu’à présent engagés.
L’UE est également membre et principal soutien de l’Alliance pour le Sahel nouvellement mise en place pour mieux coordonner l’aide au développement existante de l’UE et des États membres dans la région, d’une manière plus rapide et plus interdépendante qu’auparavant grâce à une action conjointe.
Soutien à la sécurité: l’UE soutient des initiatives de sécurité concrètes menées à l’échelle régionale. L’UE a déjà fourni un montant initial de 50 millions d’euros pour la création de la force conjointe du G5 Sahel qui vise à améliorer la sécurité régionale et à lutter contre les groupes terroristes.
L’UE est elle-même un acteur clé de la sécurité dans la région, avec ses 3 missions opérationnelles dans le cadre de la politique commune de sécurité et de défense; EUCAP Sahel Niger, EUCAP Sahel Mali, Mission de formation de l’UE (EUTM) au Mali.
Comment l’UE est-elle impliquée dans l’Alliance pour le Sahel ?
L’UE est membre de l’Alliance pour le Sahel, lancée et signée par la France, l’Allemagne et l’UE en juillet 2017. Elle est actuellement composée de 9 membres : France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Union Européenne, PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement), BAD (Banque Africaine de Développement) et Banque mondiale.
Elle vise à coordonner et à délivrer l’aide plus rapidement et plus efficacement dans la région. Elle cible en particulier sur les zones périphériques, transfrontalières et fragiles du Sahel.
Depuis son lancement, l’Alliance pour le Sahel a identifié six domaines prioritaires : (1) l’emploi des jeunes; (2) le développement rural, l’agriculture et la sécurité alimentaire; (3) le climat, notamment l’accès à l’énergie, l’énergie verte et l’eau; (4) la gouvernance; (5) le soutien au retour des services de base sur tout le territoire, y compris par la décentralisation; (6) la sécurité.
Quel soutien l’UE apporte-t-elle au Sahel en matière de sécurité ?
La force conjointe du G5 Sahel
L’UE a pleinement soutenu cette initiative menée par les pays du G5 depuis le début et a fourni une contribution initiale de 50 millions d’euros pour faciliter sa mise en place. Ce financement est fourni par le biais de la Facilité de paix pour l’Afrique et ne peut couvrir que du matériel non létal.
S’appuyant sur la capacité et l’expertise de l’UE en matière de planification militaire, l’UE a mis en place un centre de coordination unique en son genre pour rassembler les nombreuses offres de soutien international à la force conjointe du G5.
Le centre est déjà opérationnel et permet aux donateurs d’acheminer l’aide indispensable. En pratique, il fonctionne en faisant correspondre les offres des donateurs à une liste de besoins reconnue, fournie, et déterminée par la force conjointe.
La force conjointe sera composée de troupes du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad et opérera dans les cinq pays. L’initiative est d’intensifier l’action sur la sécurité, notamment dans les zones frontalières des pays du Sahel confrontés à des menaces terroristes et sécuritaires, les pays du G5 Sahel ayant mis en place leur propre force de sécurité régionale.
Concrètement, la force conjointe du G5 disposera de forces permanentes déployées le long des frontières, capables de fonctionner ensemble sous une structure de commandement et de communication centralisée. Cela permettra de faire face à la menace terroriste et sécuritaire urgente dans la région, qui est un problème transfrontalier pour tous les pays concernés.
Missions dans le cadre de la Politique de Sécurité et de Défence Commune (PSDC) L’UE compte actuellement trois missions PSDC au Sahel:
– EUCAP SAHEL Niger est une mission civile soutenant les institutions/forces de sécurité nigériennes (Police, Gendarmerie, Garde Nationale, Forces Armées) pour renforcer l’Etat de droit et les capacités nigériennes de lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
Depuis mai 2015, son mandat a été élargi à un cinquième objectif lié à la migration. Le Niger a ouvert un bureau régional à Agadez, avec une présence permanente opérationnelle depuis mai 2015.
– EUCAP Sahel Mali est une mission civile fournissant une expertise en matière de conseil stratégique et de formation à la police malienne, à la gendarmerie et à la garde nationale ainsi qu’aux ministères concernés afin de soutenir la réforme dans le secteur de la sécurité.
Un mandat renouvelé prolonge la mission jusqu’en janvier 2019 et inclut une référence à « l’accord pour la paix et la réconciliation » et des instructions pour contribuer à l’interopérabilité et à la coordination des forces de sécurité internes des pays du G5 Sahel et des forces de sécurité internes maliennes.
– EUTM Mali est une mission de formation militaire conseillant les autorités maliennes dans la restructuration des Forces Armées Maliennes, via la formation de bataillons (8 entre 2013 et 2017) et le soutien à l’élaboration de la première loi de programmation militaire jamais adoptée au Mali.
Depuis juillet 2017, deux experts en sécurité – un militaire et un civil – ont été déployés dans chacun des cinq pays du Sahel dans le cadre de la régionalisation des missions de la PSDC. Leur mandat se poursuit actuellement jusqu’en mai 2018.
Comment l’UE soutient-elle le processus de paix au Mali ?
L’UE soutient activement le processus de paix au Mali. Elle est l’un des garants de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015. L’UE soutient la résolution des Nations unies pour des sanctions ciblées contre ceux qui menacent l’accord de paix au Mali, et est un partenaire majeur du Mali en matière de sécurité.
Deux missions PSDC de l’UE, une militaire (EUTM) et une civile (EUCAP Sahel Mali) fournissent des conseils stratégiques et forment les forces armées et de sécurité du Mali ainsi que les ministères concernés afin de contribuer à la restauration de l’intégrité territoriale malienne, la protection de la population, et afin de soutenir les réformes dans le secteur de la sécurité. La Haute Représentante/Vice-Présidente, Federica Mogherini, s’est rendue au Mali en juin 2017 et a annoncé un soutien de l’UE de 500 000 euros au « Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali ».
Comment l’UE soutient-elle la région avec une aide humanitaire ?
L’Union européenne est l’un des principaux fournisseurs d’aide humanitaire aux pays du Sahel (y compris le Nigeria et le Sénégal). En 2017, la Commission européenne a alloué 234 millions d’euros, dont 90,2 millions d’euros pour l’aide alimentaire, 56,7 millions d’euros pour la nutrition, 22,5 millions d’euros pour la santé et 11 millions d’euros pour la protection.
En outre, l’UE soutient également des initiatives de réduction des risques de catastrophe afin d’améliorer la préparation et la réponse aux situations d’urgence. Grâce au soutien de l’UE, plus de 1,9 millions de personnes vulnérables ont reçu une aide alimentaire en 2017. L’UE a également soutenu le traitement de 455 000 enfants.
Soutien de l’UE par pays du G5 Sahel:
Burkina Faso
Fonds européen de développement: 628 millions d’euros (2014-2020): soutien à la bonne gouvernance, la santé, la sécurité alimentaire, l’agriculture, l’eau, l’emploi, la culture, l’énergie durable, les services publics, y compris le soutien budgétaire. Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique: 154,5 millions d’euros (depuis 2016) et des projets régionaux
Aide humanitaire: 6,5 millions d’euros (2017)
Mali
Fonds européen de développement: 665 millions d’euros (2014-2020): soutien à (i) Consolidation de la paix et réforme de l’État, (ii) Développement rural et à la sécurité alimentaire, (iii) Education et infrastructures Facilité d’investissement en Afrique: 100 millions d’euros pour la construction d’infrastructures routières et énergétiques
Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique: 186,5 millions d’euros (depuis 2016) et des projets régionaux Aide humanitaire: 34 millions d’euros (2017)
Missions PSDC de l’UE: EUCAP Sahel Mali, EUTM Mali
Mauritanie
Fonds européen de développement: 160 millions d’euros (2014-2020): soutien au (i) Développement rural, (ii) Bonne gouvernance et (iii) Amélioration du système de santé Facilité d’investissement en Afrique: 20,5 millions d’euros pour la construction d’infrastructures
Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique: 54,2 millions d’euros (depuis 2016) et des projets régionaux Aide humanitaire: 11,8 millions d’euros (2017)
Niger
Fonds européen de développement: 686 millions d’euros (2014-2020): soutien à (i) Sécurité alimentaire et résilience, (ii) Appui à l’État dans la prestation de services sociaux, (iii) Sécurité, gouvernance et consolidation de la paix, (iv) Infrastructures routières pour les régions à risque d’insécurité et de conflit Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique: 229,9 millions d’euros (depuis 2016)
Aide humanitaire: 42,6 millions d’euros (2017)
Facilité de paix pour l’Afrique: 36 millions d’euros (2017)
Instrument contribuant à la stabilité et à la paix
Mission PSDC: EUCAP Sahel Niger
Tchad
Fonds européen de développement: 542 millions d’euros (2014-2020): soutien à (i) Sécurité alimentaire, nutrition et développement rural, (ii) Gestion des ressources naturelles, (iii) Renforcement de l’état de droit.
Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique: 113,3 millions d’euros (depuis 2016) et des projets régionaux
Instrument contribuant à la stabilité et à la paix: 6,9 millions d’euros Aide humanitaire: 53 millions d’euros (2017)